Fidel
Soldado de las Ideas
Nous pouvons nous sentir fiers, nous les Cubains, d'être très conscients de la responsabilité historique que nous avons assumée dans notre longue lutte pour la liberté et la justice. Nous sommes aussi forts de notre esprit internationaliste forgé en quarante-deux ans de bataille continue contre le plus puissant empire qui ait jamais existé, ce qui nous donne le droit de comprendre à fond et de faire nôtre ce concept extraordinaire de Martí : « La patrie, c'est l'humanité » !
Je dois dire fermement et sans atermoiement, en tant que révolutionnaire et militant qui croit vraiment qu’un monde meilleur est possible, que la privatisation des richesses et des ressources naturelles d’un pays en échange d’investissements étrangers constitue un grand crime et équivaut au bradage bon marché, quasi gratuit, des moyens de vie des peuples du tiers monde et les conduit à une nouvelle forme de recolonisation plus commode et plus égoïste dans le cadre de laquelle les dépenses d’ordre public et d’autres essentielles, assumées autrefois par les métropoles, seront à la charge des autochtones.
Nous avons rendu hommage, tout au long de l’histoire, à des héros légendaires et à des femmes qui se sont couverts de gloire en tant qu’exemples de courage, d’abnégation et d’esprit de sacrifice qui ont inspiré des générations entières à lutter pour un monde meilleur, plus humain et plus juste. Mais nous avons rarement eu le privilège de vivre avec eux et avec elles.
Nous fêtons aujourd'hui deux choses : le quarantième anniversaire de l'INDER et l'inauguration de l'Ecole internationale d'éducation physique et de sports. Alors, qu'est-ce que je fais ? De quoi vais-je parler ? En fait, tout ça est le fruit du hasard. Cette école a été ouverte voilà deux ou trois mois, mais nous n’avons pas eu le temps de l'inaugurer officiellement. Et maintenant, les deux choses coïncident, qui sont aussi importantes l'une que l'autre.
Que représente Marti pour les Cubains? Dans un document intitulé Le bagne politique à Cuba, Marti, alors âgé d’à peine dix-huit ans, et après avoir connu à seize ans une captivité cruelle, boulet au pied, affirma : «Dieu existe, pourtant, dans l’idée du bien qui veille à la naissance de tout être, et laisse dans l’âme qui s’incarne en lui une larme pure. Le bien est Dieu. La larme est la source de sentiment éternel».
Vous savez que dans notre pays, et dans n'importe quel pays juste, la richesse se distribue entre tous. L'égoïsme n'existe pas dans un pays juste. Ces gens-là, en revanche, profitent du fait qu'il existe des gens très pauvres pour leur faire accepter les pires travaux, et sans le moindre avantage social, sans assistance médicale, sans éducation; le lot de ces pauvres, c'est l'exploitation, l'obligation de travailler pour les riches.
Au début de cette marche contre l’officine perfide et provocatrice de l’Empire, je tiens à réitérer ce que j’ai dit dimanche dernier en concluant mon intervention qui s’adressait au peuple héroïque de notre chère patrie, au noble peuple étasunien et à l’opinion publique mondiale
Pendant le siècle qui vient de finir, elles ont été nombreuses les années perdues en guerres, partages du monde, pillage et exploitation, tant collective qu’individuelle, de l’immense majorité des êtres humains, lorsque nous avions encore suffisamment de temps pour prévoir et faire face à beaucoup des plus graves problèmes qui accablent le monde. Les avancées colossales de la science et la technique étaient déjà à la portée de la main.
Les habitant des pays industrialisés et riches dépensent chaque année en moyenne, on le sait, environ 25 p. 100 de leurs revenus en aliments. Ceux des peuples qu’ils maintiennent dans le sous-développement économique doivent y consacrer à peu près 80 p. 100 ; beaucoup ont faim et sont victimes d’énormes différences sociales ; les taux de chômage y sont en général le double ou le triple ; la mortalité infantile atteint des proportions encore plus élevées et l’espérance de vie y est parfois inférieure des deux tiers. C’est là un système foncièrement génocidaire.
Les individus peuvent avoir un privilège, et c’est de ça dont nous parlions, lui et moi, tandis que je remettais ce prix à notre frère Hugo Chávez. Nous nous sentions heureux à ce moment-là de l’effort fait en faveur des êtres humains. Nous aurions dû en faire bien plus, mais nous n’en savions pas assez pour en faire plus, et notre conscience du devoir et de la nécessité de le faire ne pouvait avoir mûri à un degré aussi élevé. Je le dis pour moi, je ne le dis pas pour lui, parce que j’ai eu ce privilège.
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