Fidel
Soldado de las Ideas
Je ne vais pas tenter d’expliquer comment on vivait dans la province de Pinar del Río. Un paysannat devant payer sous forme de métayage jusqu’à 30 p. 100 de la valeur de ses produits, latifundia, détenteurs précaires, chômage, exploitation impitoyable du peuple, analphabétisme, mortalité infantile élevée, absence quasi totale de soins médicaux et éducationnels, pénurie d’eau et de services publics élémentaires. On la connaissait, jusqu’au triomphe de la Révolution, comme la Cendrillon de Cuba.
A Genève, j'ai avancé à ce sujet une estimation à mon avis très modeste, soit 30 billions de dollars au titre de dépenses militaires pendant les cinquante ans d'existence de l'OMS. Ces dépenses seront probablement de l'ordre de 35 ou 40 billions, peut-être plus, si l'on compare les sommes dépensées et la cotisaton actuelle du dollar, pour connaître les dépenses réelles dans le domaine militaire et dans les efforts de créer et d'utiliser des instruments de mort aussi sophistiqués et puissants que seuls les super-privilegiés, ceux qui ont eu la possibilité de se développer aux dépens du reste du monde, pouvaient se payer le luxe d’acheter.
Des économistes au service du peuple et pour être actuellement économistes du peuple, je répète, il faut être économiste politique; et les hommes politiques doivent posséder un minimum de connaissances économiques et, si possible, un maximum de connaissances en cette matière, car l'économie est à l'heure actuelle l'arène où se joue le destin de l'humanité, la base de nos luttes. Et les hommes politiques qui ne comprennent pas ou qui ne veulent pas comprendre, ou qui ne fassent des efforts pour apprendre l'économie ne sont pas dignes de jouer le rôle qui leur incombe en tant qu’hommes politiques.
Santiago a reçu non seulement le drapeau, mais aussi l'honneur d'être le siège où l'on commémorera ce quarante-cinquième anniversaire du 26 juillet. Traditionnellement, compte tenu des acquis remarquables remportés par Santiago de Cuba au cours de la Révolution, cette province avait gagné le droit d'être le siège de cette commémoration tous les cinq ans. Plus tard, cette tradition a été modifiée, celle-ci étant substituée par le principe de gagner le droit d'accueillir ces festivités.
Les Santiagais ont mené pendant ces années une lutte ardue, raison pour laquelle ils ont été sur le point de mériter ce droit; or, à l'occasion de ce quarante-cinquième anniversaire, ils y ont parvenu au prix de travail, de courage, de mérites (Applaudissements).
C’est avec un grand optimisme et confiance dans le brillant avenir économique du pays que nous inaugurons aujourd’hui cet hôtel et ce pôle touristique qui seront au service d’un tourisme de paix, de santé et de sécurité, dont pourront profiter les enfants et les familles, les jeunes, les adultes et les personnes âgées ; d’un tourisme d’épanouissement sain, de culture et de repos ; d’un tourisme sans casinos, ni jeux ; d’un tourisme sans chômeurs, ni mendiants ; d’un tourisme sans drogues, ni délits, dans un pays qui avance irrésistiblement à pas de geant vers une culture générale intégrale.
Je ne mérite pas l’immense honneur que représente l’Ordre que vous m’avez décerné cet après-midi. Je ne le reçois qu’au nom d’un peuple qui prouve, par sa lutte héroïque face au puissant empire, que les rêves de Bolívar et de Martí sont réalisables.
En avant, porte-drapeaux invincibles d’une profession aussi noble, démontrez que tout l’or de la planète ne peut pas faire plier la conscience d’un véritable gardien de la santé et de la vie, prêt à se rendre à n’importe quel pays qui en aurait besoin et convaincu du fait qu’un monde meilleur est possible!
La mondialisation est inévitable. Il serait vain de s’opposer à une loi de l’Histoire. Mais il est possible de transformer celle qui se développe en ce moment, sur des bases également historiques; cette transformation est aussi inévitable, autrement notre espèce ne pourra survivre. Il est peut-être déjà tard, mais il vaudrait mieux de ne pas attendre qu’il soit trop tard.
Je remercie profondément M. Koichiro Matsuura, directeur général de l’Unesco, de la lettre aimable et généreuse qu’il m’a adressée ces derniers jours et dans laquelle il m’informe textuellement : « A la réunion tenue à Paris du 1er au 5 juillet 2002, le jury du prix international Alphabétisation internationale a décidé de décerner une mention honorifique du prix international « Roi Sejong » à El Proceso de alfabetización de los medios de comunicación masiva, una alternativa para países subdesarrollados, de Cuba. »
Voilà ce que nous sommes : « Des recoins obscures de la planète ». C’est comme cela que certains voient les pays du tiers monde. Personne ne nous a jamais mieux définit, ni l’a fait avec autant de mépris.
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