Fidel
Soldado de las Ideas
En tout cas, on ne peut manquer presque aussitôt de se poser une question : que se passera-t-il en Espagne où les masses protestent dans les principales villes parce que jusqu’à 40 p. 100 des jeunes sont au chômage, pour ne citer qu’un des motifs des manifestations de ce peuple combatif ? Vont-ils voir tomber bientôt des bombes de l’OTAN?
Les grossières attaques contre le peuple libyen qui prennent un caractère nazi-fascistes peuvent devenir le lot de n’importe quel peuple du Tiers-monde. La résistance de la Libye m’étonne vraiment. Maintenant, cette organisation belliciste est à la merci de Kadhafi. Si celui-ci résiste et refuse ses exigences, il passera à l’Histoire comme l’un des grands personnages des pays arabes. L’OTAN attise un incendie qui peut tout embraser !
Il me semblait important que notre peuple connaisse les données précises contenues dans le document du Conseil d’État chinois. Si Cuba le disait, cela n’aurait pas d’importance : ça fait plus de cinquante ans que nous dénonçons ces hypocrites.Martí l’avait déjà dit voilà cent seize ans, en 1895 : « …la voie – qu’il faut bloquer, et que nous bloquons par notre sang – de l’annexion des peuples de Notre Amérique au Nord turbide et brutal qui les méprise… J’ai vécu dans le monstre et j’en connais les entrailles.»
Aujourd’hui, j’ai eu le plaisir de saluer Jimmy Carter, qui a été président des États-Unis de 1977 à 1981 et qui a été le seul, à mon avis, à avoir eu assez de sérénité et de courage pour aborder la question des relations de son pays avec Cuba.Carter fit ce qu’il put pour réduire les tensions internationales et promouvoir la création de sections des intérêts de Cuba et des USA. Son administration fut la seule à avoir fait quelques pas pour atténuer le blocus criminel imposé à notre peuple.
Si Kadhafi veut faire honneur aux traditions de son peuple et se décide à se battre, comme il l’a promis, jusqu’à son dernier souffle aux côtés des Libyens qui endurent les pires bombardements que jamais aucun pays n’a connus, il traînera dans la fange de l’ignominie l’OTAN et ses visées criminelles.
Combien de centaines de milliards de dollars les États-Unis doivent-ils verser à notre pays à titre d’indemnités ? Pourquoi continue-t-il d’emprisonner les cinq héros cubains qui luttaient contre le terrorisme ? Pourquoi n’applique-t-il pas la loi d’Ajustement cubain à tous les Latino-Américains afin que des milliers d’entre eux ne soient pas tués ou blessés en tentant de franchir la frontière que les USA ont imposée au Mexique après lui avoir volé plus de la moitié de son territoire ?
Tandis que les réacteurs sinistrés lancent de la fumée radioactive sur le Japon et que des avions au profil monstrueux et des sous-marins atomiques déversent leurs charges meurtrières télécommandées sur la Libye, un pays nord-africain d’à peine six millions d’habitants, Barack Obama racontait aux Chiliens une comptine semblable à celles que j’écoutais quand j’avais quatre ans : « Les chaussons me serrent, les chaussettes me tiennent chaud, et le baiser que tu m’as donné, je l’emporte en mon cœur. »
Le monde souffre en même temps les conséquences des changements climatiques, de la pénurie des aliments et de la hausse de leurs cours, du gaspillage croissant des ressources naturelles et humaines. Une guerre aujourd’hui est la chose la plus inopportune qui soit. Du coup, la tournée d’Obama en Amérique latine est passée au second plan, et quasiment personne ne s’y arrête. En tout cas, au Brésil, les contradictions d’intérêts entre les États-Unis et ce pays frère sont devenues évidentes.
Nous avions vraiment besoin de consolation. Et voilà qu’elle vient de nous arriver à travers ce bon ange de notre espèce : le Conseil de sécurité des Nations Unies avec sa colossale tromperie, les certificats de bonne conduite !Qui donc Obama, l’OTAN et Ban Ki-moon pensent-ils duper avec leurs certificats de bonne conduite ?
Le gaspillage et les sociétés de consommation capitalistes à leur stade néolibéral et impérialiste mènent le monde dans une impasse, tandis que les changements climatiques et la flambée des cours des denrées alimentaires entraînent des milliards de personnes vers les pires indices de pauvreté.
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