Chevauchée avec Fidel
On dit que sur la place ces jours-ci
On a vu chevaucher Camilo et Martí
Et devant la caravane
Lentement sans cavalier
Un cheval pour toi.
Reviennent les blessures qui ne se ferment pas
chez les hommes et les femmes, car nous ne te laisserons pas partir.
Aujourd’hui notre cœur bat la chamade,
et le peuple même s’il souffre se refuse à te dire adieu.
Ô homme, les êtres reconnaissants t’accompagnent
Comme nous languirons de tes exploits !
Même la mort n’est pas sûre de t’avoir emporté.
Ô homme, nous avons appris à te savoir éternel
Tout comme Olofí et Jésus-Christ
Il n’y a pas d’autel sans lumière pour toi.
Je ne veux pas te dire Commandant
Ni barbu ni géant
Tout ce que je sais de toi.
Aujourd’hui je veux te crier, ô mon père :
Ne me lâche pas la main
Je ne sais pas encore bien marcher sans toi.
On dit que la place ce matin
Ne peut accueillir plus de coursiers.
Arrivant d’autres confins
Une multitude désespérée
De héros aux épaules ailées
S’est donnée rendez-vous ici,
Et devant la caravane, lentement, sans cavalier,
Un cheval pour toi.