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Les rayons de l'aube nous éclairent

Date: 

24/11/2024

Source: 

Granma

Auteur: 

Une collègue écrit à propos de Fidel : « Il n'a jamais accepté la défaite », et la pensée va vers les raisons qui ont fait de cette caractéristique, loin d'être une obstination stérile, une condition pour transformer l'utopie en une réalité palpable.
Ce n'est pas qu'il n'ait pas affronté d'adversités tout au long de sa longue vie de combattant et d'homme d'État : il en a eu et beaucoup – il suffit de mentionner la perte de ses compagnons lors de l’attaque de la caserne Moncada, l’embuscade à Alegria de Pio [3 jours après le débarquement du yacht Granma], la chute au combat de très précieux guérilleros, la disparition de Camilo Cienfuegos, l'invasion par Playa Giron, la Crise d'octobre, le cyclone Flora, l'assassinat du Che, l'effondrement du camp socialiste, la période spéciale... – mais il a savait voir, derrière chaque solde douloureux de tout revers, la possibilité réelle de la victoire, et combien il est  impératif de ne jamais perdre son honneur, jamais.
Ce n'était pas de l'optimisme gratuit, mais la conviction de la justesse de la cause et de sa défense, et de la responsabilité historique que le peuple cubain porte sur ses épaules depuis qu'il a choisi, plutôt que le joug, l'étoile.
Cependant, pour aller plus loin, une véritable confiance dans le peuple cubain, dans son intelligence et son talent, dans sa capacité à réaliser les exploits les plus impensables animait le Commandant,: « Ni les efforts que le peuple a déployés ni les sacrifices qu'il a consentis n'ont été vains, et s'il les a faits une fois pour conquérir le pouvoir révolutionnaire, il le fera autant de fois qu'il le faudra pour le défendre ».
Sa vision du pays ne repose pas sur des personnalismes, mais sur sa façon de voir et de renforcer ce « quelque chose » que l'Île – c'est-à-dire ses gens – possède, inexplicable pour certains, et qui la rend rebelle, persistante, malgré les difficultés : lorsqu'il semble qu'il n'y ait plus d'issue, Cuba se réinvente.
« Nous supportons nos difficultés et nos pénuries avec dignité, avec la dignité de ceux qui ne se rendent pas, avec la dignité de ceux qui ne s'agenouilleront jamais », déclarait-il, ajoutant qu' « entre nous tous et à nous tous, nous avons reçu beaucoup d'honneur, beaucoup de gloire, beaucoup de dignité, beaucoup de scrupules ! Et nous avons tous reçu le droit à l'avenir, nous sommes tous éclairés par les rayons de l'aube ».
Si ses paroles semblent avoir été prononcées pour aujourd'hui, c'est parce qu'il connaissait bien les entrailles de l'ambition ennemie et la sève de la nation cubaine : « L'espoir de l'ennemi est que nos grandes difficultés matérielles affaibliront le peuple et le mettront à genoux. Ce sont les rêves de l'impérialisme, mais ils sous-estiment les puissantes valeurs morales, les puissantes valeurs intellectuelles et les puissantes idées qui animent notre peuple aujourd'hui ».
Nous n'aurions pas de problèmes, soulignait-il, si la politique du gouvernement et de la Révolution avait été la même politique de capitulation que celle qui l'a précédée ; le prix de l'autodétermination a été très élevé, comme celui de presque tous les rêves qui en valent la peine. Mais il nous a aussi mis en garde contre nos faiblesses, car la force de la Révolution, son avancée, dépendront de nous-mêmes :
« Les difficultés plus ou moins grandes que la Révolution rencontrera ne dépendront de personne d'autre que de nous-mêmes, parce que les difficultés que l'ennemi crée sont très logiques, mais les difficultés que nous créons souvent nous-mêmes par notre manque de compréhension et notre bêtise sont très absurdes, et nous devons les combattre dans tous les coins du pays ».
Son appel était que chacun d’entre nous trouve des solutions, tout comme il a pensé que les gens d’ici étaient capables de créer, par exemple, leur propre ordinateur ou leurs propres vaccins.
La pensée du Commandant en chef, source vivante, et les enseignements qui en émanent doivent servir à nous unir dans la lutte de ceux qui aiment et qui fondent. Il est légitime de se demander ce que ferait Fidel aujourd'hui, mais loin de nous réfugier dans le « s'il était là », nous devrions nous demander ce que nous, nous allons faire. C'est la seule façon de garantir qu'il continue à être présent, parmi les enfants d'une Patrie qui, elle non plus, n'a jamais accepté la défaite.