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Le peuple est debout, contre tous les murs

Photo: Oeuvre de Raul Martínez
Photo: Oeuvre de Raul Martínez

Date: 

24/07/2020

Source: 

Granma International

Auteur: 

Voici le peuple des mille batailles, le peuple d'une histoire enflammée, l'infatigable défenseur de sa juste vérité.
 
Le voici, et non pas meurtri, ni vaincu, ni épuisé. Les cicatrices, oui, il y en aura toujours, car pour conquérir des droits, il faut offrir sa poitrine aux balles, et la peau en souffre, voire l’âme, mais l’on survit, comme nous l'avons fait, et aucune force au monde ne saurait étouffer l'éclat inépuisable de la marche digne dans la vie lorsqu’on se sait libre.
 
De quel droit peut-on, cravache en main, nous faire mettre les genoux à terre, dominés par la peur, la paresse, par le tonnerre qui crache la vaine fierté de ceux qui se disent propriétaires de l'air que nous respirons, du ciel, voire du soleil, de la terre fertilisée par la sueur de ceux qui n’abdiquent jamais, de ceux qui persévèrent.
 
Parce qu'ils ont construit un mur pourri à partir des fondations, les seigneurs de l'arrogance imaginent-ils qu’ils parviendront à nous faire baisser les yeux, que nous remettrons même un instant nos rêves en question ?
 
L'histoire est jalonnée d'obstacles et aucun d'entre eux n'a pu nous arrêter. Que les murs de la Moncada se chargent de raconter l'histoire, eux qui peuvent afficher toute leur fierté d'avoir résisté, eux qui, se croyant jadis victorieux, avaient abrité la barbarie de la torture dans leurs entrailles, eux qui furent témoins de la soif de sang jeune dont souffraient les sbires et les tortionnaires. Et, pourtant, la roue de la Révolution a tourné, victorieuse, écrasant cette pourriture et l’ensevelissant à jamais.
 
Un être dont l'âme est malade du pouvoir est capable de bien des choses, et nous sommes bien placés pour le savoir. Lorsque l'arrogance prend racine, elle se développe de manière illimitée et difforme. Les empires sont construits sur l'arrogance de nombreux individus, et la machinerie qu'ils déclenchent vit alors d'elle-même, et les êtres humains ne deviennent que le moyen d'atteindre une fin.
 
Le pouvoir rend ses détenteurs suffisamment naïfs pour croire que tous, tôt ou tard, cèderont à ses pressions. Mais si pendant tout ce temps ils n'ont pas compris que rien ne pourra faire plier l'Île qui a donné naissance aux indomptables mambises, qui a donné naissance à la génération du Centenaire, qui a pris ces enfants par la main et les a vêtus de vert-olive, c'est que le cancer de la domination s'est tellement répandu qu'ils sont incapables de penser.
 
Nous voici, oui. C'est ce qu’ont dit les jeunes qui attaquèrent la Moncada, c'est ce que nous disons aujourd’hui, c'est ce que disent nos enfants et toutes les générations à venir. Nous voici, éternels rebelles, empêchant la haine de nos ennemis de nous affaiblir. Parce que c'est ce qu’exige la marche des révolutionnaires dans un monde divisé et marqué par les inégalités, chaque matin est pour nous un matin de la Sainte-Anne.
 
Avec nos morts – toujours bien vivants parmi - sur le côté gauche de notre poitrine, avec la volonté tatouée sur notre peau, avec cette force qui coule comme le sang dans nos veines, malgré les défis infinis et, conscients de la dureté des temps que nous vivons, nous gardons toujours la même certitude des sauveurs de José Marti : la certitude de la justesse de l'œuvre que nous défendons, et la pleine conviction que la victoire n'appartient qu'à ceux qui ne cessent de se sacrifier pour elle.