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Le PCC et la Cuba d'aujourd'hui

Photo : Illustrative
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Дата: 

13/05/2021

Источник: 

Granma Internacional

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Le principal défi du Parti communiste de Cuba (PCC) est d'être l'avant-garde : avoir la capacité de rassembler les meilleurs parmi les bons, comme l'affirmait le Che. Et aussi, bien sûr, pour pouvoir intégrer ces noyaux d'intellectuels organiques au système, qui aient ou non un lien formel avec le Parti, et qui sont autant de foyers de résistance contre-hégémonique, qu'il se doit d'assimiler, de rapprocher et, d'une certaine manière, d'instrumenter la pensée.
 
Le Parti n'est pas une entité destinée à préserver le statu quo. C'est la force qui organise les masses populaires pour guider la transformation révolutionnaire de la réalité sociale. En tant qu'organisation politique directrice de la société cubaine, il doit canaliser cet enthousiasme généré autour du projet socio-politique qu'est la Révolution, cet élan en faveur du système alternatif défendu par le Parti et que, en son sein ou avec lui, nous défendons.
 
En outre, il doit travailler en interaction avec les espaces idéologiques qui opèrent au sein de la société cubaine : l'école, les médias, etc. Sur la base de l'autorité que lui confère la Constitution et de celle qu'il acquiert par l'action de ses militants, le Parti doit influencer ces scénarios afin qu'ils ne soient pas de simples reproducteurs du bon sens libéral, mais qu'ils puissent contribuer à l'émancipation de l'être humain.
 
Dans ses relations avec la presse et les médias, le Parti doit moderniser ses méthodes de communication, en contournant le danger de la frivolité. Le désir d'atteindre un public « plus large » ou l'empressement à être « moderne » peuvent faire dévier l'organisation de son cap et la transformer en un symbole de tout ce qui devrait être l'objet de la lutte de la Révolution, de tout ce qui doit être nié par la Révolution.
 
Le socialisme n'est pas un modèle au sens strictement économique, mais c'est aussi un processus continu de lutte pour un système d'idéaux plus avancés et pour une nouvelle profondeur de la dimension humaine. Aucun révolutionnaire, qu'il soit militant ou non, ne peut perdre de vue cette réalité ; il ne peut jamais manquer de mettre en garde contre ce défi.
 
Au lendemain du triomphe révolutionnaire, un slogan était en vogue : « La Révolution ne te dit pas de croire, la Révolution te dit de lire ». L'alphabétisation du peuple était une préoccupation constante. Aujourd'hui, nous savons tous lire et écrire, mais nous devons approfondir cette alphabétisation, trouver de nouvelles sensibilités, de nouvelles perspectives intellectuelles. Nous ne pouvons jamais nous contenter de ce que nous avons aujourd'hui : une réalité avec de grandes réalisations, mais aussi des lacunes à combler, et pas seulement sur le plan matériel.
 
Le Parti se doit donc d'être le champion de cette société de sujets plus révolutionnaires et de mieux en mieux préparés. La condition de communiste doit être séparée de la médiocrité et de l'ignorance.
 
Le Parti se doit donc d'être le champion de cette société de sujets plus révolutionnaires et de mieux en mieux préparés. La condition communiste doit être incompatible avec la médiocrité et de l'ignorance.
 
Une de ses fonctions essentielles est de déterminer les objectifs de la société socialiste, de concevoir cette stratégie pour atteindre ces objectifs à moyen et long terme. L'appareil du Parti et l'ensemble de ses militants fonctionnent comme un mécanisme de contrôle politique de cette gestion de l'État, qui doit toujours viser la réalisation des desseins du socialisme.
 
Le Parti doit être présent partout où le peuple est affecté par une décision d'un gouvernement local, de l'administration, à n'importe quelle instance, ou du gouvernement central.
 
Par ailleurs, il doit entretenir ce lien populaire étroit qui part de ses propres militants, et surmonter ce que l'on appelle la loi d'airain de Robert Michels, utilisée en sociologie par certains pour qualifier la tendance de toute organisation à sécréter une élite oligarchique, une élite qui se détache de la volonté de sa masse militante.
 
Le PCC doit rejeter cette dérive oligarchique de ses structures, cette bureaucratisation de ses fonctionnaires (au sens léniniste du terme). Mais la solution n'est pas le sophisme de l'équidistance ou l'idée de séparer radicalement le Parti et l'État : nous parlons d'un système dans lequel il n'a pas de fonctions électorales, ni n'exerce d'autorité (au niveau formel) sur les organes de l'État, mais il a le rôle constitutionnel de guider les efforts de la société cubaine dans la construction du socialisme. La clé réside dans la différenciation des fonctions et dans son caractère démocratique.
 
La pensée libérale prétend qu'il existe une dichotomie, un antagonisme irréconciliable entre la valeur de la démocratie et le modèle du parti unique. Cependant, le système multipartite a existé à Cuba et tous les types de démocratie libérale et de systèmes de partis traditionnels qui ont existé au cours du 20e siècle ont été mis en œuvre. Aucun d'entre eux n'a été en mesure de résoudre les crises systémiques qui se sont produites au niveau politique et, bien entendu, économique.
 
C'est la Révolution qui a libéré le pays de ce sombre et apparemment inexorable destin. Bien que la logique de l'avant-garde fasse partie des valeurs politiques de la Cuba socialiste, il est toujours bon de rappeler que ce n'est pas un Parti qui a fait la Révolution, mais que c'est dans le feu de ce processus que se sont articulés un Parti unique, une organisation qui a concentré toutes les forces politiques révolutionnaires.
 
Le Parti communiste de Cuba n'est pas un parti politique dans le sens libéral qui a été donné aux partis : un mythe idéologique, un mensonge selon lequel les partis sont de simples instruments électoraux. Les partis sont des organisations de classe qui représentent des intérêts de classe.
 
Le nôtre représente un projet national spécifique qui est associé à la justice sociale, à la souveraineté, à l'anti-impérialisme ; un projet national qui défend les intérêts de la classe ouvrière, du peuple, ce qui constitue la meilleure garantie pour l'exercice d'une démocratie réelle (qui ne saurait se limiter aux seuls formalismes et rituels).
 
Il ne s'agit pas d'une organisation supranationale, supra-étatique ou supra-sociale, il ne s'agit pas d'un contre-pouvoir : c'est un vecteur de plus pour l'exercice de la souveraineté populaire, sans équidistance ni opposition à l'État. Tout le système politique socialiste, en somme, répond au principe de l'unité du pouvoir, de l'indivisibilité de la souveraineté qui réside uniquement et exclusivement dans le peuple.
Il n'y a pas de séparation ou de partage des pouvoirs, mais une différenciation des fonctions pour toutes les composantes du système politique.
Le succès du système du parti unique réside dans la capacité à convaincre ceux d'entre nous qui vivent à Cuba de faire leur projet de vie autour de ce projet commun qu'est le socialisme, et que la façon de voir la réalité que ce modèle alternatif exige soit notre façon de voir les choses, notre façon d'assumer la réalité et, bien sûr, d'essayer de la transformer. Telle est la fonction hégémonique du Parti, celle qu'il exerce dans le domaine idéologique, sa tâche principale et la plus importante.
 
Ni le PCC ni aucun révolutionnaire ne doit travailler à partir de l'unanimité ou pour l'unanimité, mais au service de l'unité. Pas une unité dans l'abstrait, mais précisément l'unité de personnes qui défendent un projet spécifique de nation, par opposition à d'autres projets de nation qui ont été tentés à Cuba et qui n'ont pas fonctionné.
 
Il en va de l'avenir de notre pays et du rêve socialiste qui nous a été confié en toute confiance.