Des rapporteurs de l’ONU demandent aux États-Unis de lever le blocus contre Cuba
Les États-Unis doivent lever le blocus contre Cuba, siège qui entrave maintenant les réponses humanitaires pour soutenir le système de santé de ce pays dans la lutte contre la pandémie de Covid-19, ont souligné jeudi dernier des rapporteurs de l’ONU.
Dans un rapport publié ce jeudi, les experts des Nations Unies en matière de droits de l’Homme ont exhorté le gouvernement nord-américain à lever les barrières commerciales à l’encontre de l’île.
Ils ont également demandé à Washington d’interdire les droits de douane, les quotas et les mesures non tarifaires, y compris celles qui empêchent de financer l’achat de médicaments, de matériel médical, de denrées alimentaires et d’autres biens essentiels.
Les rapporteurs de l’ONU ont déclaré que les États-Unis ont ignoré les appels répétés à la levée des sanctions qui sapent la capacité de Cuba et d’autres pays à répondre efficacement à la pandémie et à sauver des vies.
Comme ils l’ont souligné, le Covid-19 n’est pas seulement mortel, il cause aussi d’énormes souffrances physiques et psychologiques, en particulier dans les pays où le personnel médical est entravé dans ses tâches professionnelles par le manque d’équipement et de médicaments.
'Dans l’urgence pandémique, le manque de volonté du gouvernement des États-Unis de suspendre les sanctions peut conduire à un risque accru de telles souffrances à Cuba et dans d’autres pays touchés par ses sanctions', ont indiqué les experts de l’ONU.
Depuis le déclenchement de la pandémie de Covid-19, l’impact du blocus imposé par les États-Unis à Cuba impose une charge financière supplémentaire, des délais de route plus longs pour les marchandises en raison de l’impossibilité d’obtenir des fournitures, réactifs, équipements et médicaments pour le diagnostic et le traitement de la maladie directement des États-Unis, ont-ils détaillé.
Tout cela nuit à l’efficacité de la réponse et retarde le développement des technologies de la santé en raison des difficultés d’accès, ont ajouté les rapporteurs de l’ONU.
En outre, ont-ils souligné, le virus ne peut être maîtrisé que par des efforts conjoints de tous les États et organisations internationales dans un esprit de multilatéralisme, de coopération et de solidarité.
C’est pourquoi ils ont souligné, face à ce défi, que personne ne doit se voir refuser des soins médicaux vitaux.
Les experts de l’ONU ont expliqué que le blocus commercial et financier des États-Unis contre Cuba et les sanctions contre d’autres pays sapent sérieusement la coopération internationale pour enrayer la pandémie, traiter les patients et sauver des vies : « il s’agit d’une question extrêmement importante et urgente », ont-ils insisté.
En raison du blocus, l’exportation et la réexportation de marchandises à Cuba nécessite un processus de licences lourd et coûteux, qui peut prendre plusieurs mois, ce qui compromet l’efficacité de l’achat de médicaments, de matériel médical et de technologie, ont-ils déclaré.
Malgré les mises à jour du 16 avril dernier de la fiche de données de l’Office de contrôle des avoirs étrangers des États-Unis, qui fournit des orientations sur les exemptions humanitaires (y compris celles de Cuba), les experts de l’Organisation des Nations Unies ont averti que ces dernières n´ont ni changé ni assoupli les procédures onéreuses.
Les rapporteurs font partie de ce qu´y est connu comme les procédures spéciales du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU : un groupe de mécanismes indépendants d’établissement des faits et de suivi.