Allocutions et interventions

Rentrée Scolaire 1977-78 à L'école D'orientation professionnelle José Marti, à Hol­guin, le 1er septembre 1977

Date: 

01/09/1977

 

Chers compañeros,

Peut-être certains d'entre vous penseront‑ils que la pluie a gâté la fête (exclamations négatives), mais ce n'est pas le cas. Nous sommes contents, très contents ! Ça faisait si longtemps qu'il ne pleuvait pas dans cette région, où le printemps a été particulièrement sec, que nous nous réjouissons des fortes averses de ces jours-ci. Ça fait pousser la canne à sucre et les pâturages ; les retenues d'eau des barrages et des micro-barrages se remplissent : il y aura plus de légumes, plus de tubercules et plus d’aliments en général. Les pluies sont les bienvenues dans cette région. Et aujourd'hui, bien que trempés, nous sommes doublement heureux (applaudissements).

Il est pratiquement impossible de lire un papier sous cette pluie. J'avais toutefois réuni quelques notes, quelques données, pas beaucoup, le strict minimum, juste ce qu'il faut pour comprendre la signification de notre école et celle de l’année scolaire.

Avant le triomphe de la Révolution, 35 p. 100 des habitants de cette nouvelle province étaient analphabètes, et même 37 p. 00 et 46 p. 100 dans les municipalités de Mayarí et de Sagua respectivement. Plus de cent mille adultes ne savaient ni lire ni écrire. Vous imaginez facilement que le retard scolaire était également énorme : parmi les enfants âgés de cinq à quatorze ans, seuls 36 p. 100 allaient à l'école. Naturellement, les choses ont changé : aujourd'hui, de 98 à 99 p. 100 des enfants sont scolarisés.

Cette année, dans cette province, 330 000 jeunes feront ces études, à tous les niveaux, dont 70 000 dans l'enseignement secondaire – ce qui veut dire que dans la seule province d'Holguín, il y a aujourd'hui autant d'élèves du secondaire qu'il y en avait dans tout le pays avant le triomphe de la Révolution – et 18 800 dans l'enseignement technique, soit 3 000 de plus qu'avant la Révolution dans tout le pays. Depuis 1970, soixante et onze nouveaux centres d'études ont été construits dans cette province.

Ces chiffres vous intéressent ? (Exclamations affirmatives.)

L'enseignement se développe au même rythme dans tout le pays. Cette année, il y a en tout 1 838 000 enfants inscrits à l’école primaire. Pratiquement tous les enfants en âge de l'être sont scolarisés, et le retard scolaire a beaucoup diminué. Pourtant, cela fait un peu moins d’élèves que l'an dernier. Pourquoi ? Parce qu'au cours de ces dernières années, le pourcentage de réussite scolaire a été plus élevé. Et le nombre d’enfants inscrits à l’école primaire continuera de diminuer dans les années à venir, non par manque d'écoles ou d'instituteurs, mais parce que plusieurs des enfants affectés par le retard scolaire ont obtenu leur certificat d’études et entreprennent maintenant de nouveaux cycles d'enseignement.

En revanche, dans le secondaire, le nombre d’élèves augmente. Cette année, ils seront plus de 860 000. Vous savez ce que représentent plus de 860 000 élèves? Et il y en a même plus, car certains d'entre eux n’ont pas été inclus dans ce total, notamment ceux des écoles d'art et des écoles militaires. A l'avenir, au moment de faire les comptes, il faudra inclure véritablement tous ceux qui sont dans des écoles secondaires, que ces écoles dépendent du ministère de l'Éducation, du ministère de la Culture, du ministère des Forces armées ou d’un autre.

Dans l’enseignement supérieur, les étudiants sont au nombre de 120 000 – ce qui n'est pas mal – à quoi il faut ajouter cinq mille autres jeunes qui poursuivent leurs études à l'étranger.

Vous savez combien on a délivré de certificats d'études cette année ? (Exclamations négatives.) Non ? Vous ne devinerez jamais... Cent mille ? Non ! Deux cent mille ? Non ! Dans l'enseignement normal, de jour, 270 000 élèves ont obtenu leur certificat d'études (applaudissements), à quoi il faut ajouter les 178 000 adultes qui l'ont également obtenu en suivant les cours du soir. Au total, 450 000 citoyens de ce pays ont passé cette année le cap du certificat d'études (applaudissements).

Vous pouvez toujours chercher en Amérique latine, ou dans ce qu’on appelle le Tiers-monde, un autre pays qui arrive, proportionnellement à sa population, à de tels chiffres. Vous ne trouverez pas.

Quant aux élèves qui ont terminé le premier cycle du secondaire, ils sont 123 000. Ceux qui ont achevé le deuxième cycle sont près de 25 000.

Depuis le triomphe de la Révolution, le nombre d’élèves de l’enseignement secondaire a décuplé. Il y a aussi huit fois plus de professeurs et d'instituteurs qu'avant le triomphe de la Révolution.

II ne me reste pas beaucoup de chiffres sur ce papier (rires). Et s'il en reste, ils sont tout mouillés (rires). Je crois que de toute façon, cela suffit (rires).

Je peux vous en donner un autre ? (Exclamations affirmatives.) Vous savez combien il y a de pensionnaires boursiers dans le pays ? (Exclamations négatives.) Eh bien, je vais vous le dire : 547 000 (applaudissements). Et sous savez combien il y a de demi-pensionnaires? (Exclamations négatives.) 337 000 (applaudissements). Au total, entre pensionnaires et demi-pensionnaires, ça fait presque 900 000 (applaudissements). Il y a dans le pays plus de pensionnaires ou de demi-pensionnaires que d’habitants dans la province d'Holguín.

Il ne faudrait pas croire pour autant que tout marche sur des roulettes. Comment est allée la réussite scolaire, cette année ? (Les enfants répondent : « Très bien ».) Vous dites : « Très bien », et dans le cas de cette école, c'est vrai : la réussite scolaire a été de 100 p. 100 (applaudissements). Dans cette école, voilà deux années de suite que la réussite scolaire est de 100 p. 100 (applaudissements). Très bien ici, mais dans le reste du pays en général, bien, sans plus.

La moyenne nationale a été de près de 90 p. 100, mais il y a deux provinces qui se sont mal comportées : La Havane-Ville et La Havane-banlieue. Dans la province de La Havane-Ville, la réussite scolaire, dans le premier cycle du secondaire, a été de 78,1 100 et de 81,5 p. 100 dans la province de La Havane-banlieue. Ces chiffres ont naturellement affecté la moyenne nationale.

Évidemment, ces résultats sont dus à un mauvais travail. A un mauvais travail du Parti dans ces provinces, à un mauvais travail du Pouvoir populaire dans ces provinces, et le ministère de l'Éducation est également fautif : il était au courant des difficultés et il aurait dû insister davantage, faire pression et il n'a pas assez insisté ni fait suffisamment pression. II aurait au moins dû prévenir le Comité central de l'existence de difficultés dans ces deux provinces, ce qui nous aurait permis d’adopter les mesures pertinentes.

Il est vrai que le changement institutionnel a eu lieu cette année, et cela complique les choses. N’empêche que les difficultés rencontrées dans les deux provinces de La Havane sont dues à un mauvais travail, à une mauvaise organisation, à une mauvaise planification, et la direction du Parti s’est vue obligée de convoquer exceptionnellement les élèves à un examen extraordinaire. Nous disons bien exceptionnellement, car le recours systématique aux solutions faciles ne convient ni au pays ni à l'enseignement. Les élèves ont toute l'année pour étudier. Il ne faut plus attendre la fin de l'année pour étudier, mais travailler jour après jour (applaudissements) ; c'est ainsi qu'on obtient de bons résultats aux examens,

De plus, il y a toujours un examen extraordinaire à la fin de l'année, mais il est incorrect d'en organiser un autre au mois d’août ou au mois de septembre, entre autres raisons, parce que cela encourage les élèves à adopter des solutions de facilité et parce que les professeurs sont en vacances à cette date. Les professeurs tout soumis à un régime de travail intense tout au long de l'année : il faut qu’ils préparent leurs cours, qu’ils procèdent au contrôle continu des connaissances, qu'ils fassent passer des examens partiels, et il est juste que les professeurs puissent se reposer pendant l’été, tout comme les élèves (applaudissements).

C'est pourquoi il ne faut absolument pas compter à l'avenir sur de nouveaux examens extraordinaires au mois d'août. En aucun cas. II faut se limiter aux notes de contrôle continu, aux épreuves partielles, aux épreuves finales et à l'examen extraordinaire de fin d'année.

De plus, la nécessité de faire un bon travail s’impose. Cette responsabilité incombe, en premier lieu, au Parti, à son instance provinciale et aussi au Pouvoir populaire.

Il faut tenir compte du fait que l'administration de tous les établissements d'enseignement primaire et secondaire est passée sous le contrôle du Pouvoir populaire (applaudissements). Il faut absolument que le Pouvoir populaire de chaque province se penche sur la question avec tout le sérieux requis.

Au niveau du pouvoir central, le ministère de l'Éducation doit établir les méthodes et le contrôle de la marche de l'année scolaire. Et il ne doit pas hésiter à exiger des assemblées provinciales du Pouvoir populaire l’application stricte et rigoureuse de la méthodologie, ainsi que l'examen sérieux et approfondi des problèmes qui se posent dans l’éducation. Il est dans l'obligation d'exiger de la section intéressée du Pouvoir populaire ou du Pouvoir populaire dans son ensemble qu'ils se penchent avec toute l'attention requise sur les problèmes de l'éducation, qu'ils informent immédiatement l'instance provinciale du Parti des difficultés qu'ils découvrent et qu'ils tiennent aussi le Comité central au courant, afin d'éviter que les mêmes problèmes se posent de nouveau dans les provinces de La Havane.

L'examen extraordinaire a eu lieu et il a donné quelques résultats ; la moyenne a un peu remonté, mais moins du tiers des élèves qui s'y sont présentés ont été reçus. On ne peut pas faire et créer en trois semaines ce qu'il aurait fallu faire et créer en toute une année.

La province de Santiago de Cuba a occupé la première place au niveau national (applaudissements). Plus de 99 p. 100 des élèves des écoles secondaires du premier et du deuxième cycle ont réussi à leurs examens, plus de 99 p. 100 (applaudissements). Nous devons ajouter que les élèves de la région orientale acquièrent du prestige et commencent à avoir dans tout le pays la réputation d’être der bons élèves (applaudissements). Il y a des élèves des provinces orientales... La région orientale est si vaste, tant d'enfants y sont nés il y a quelques années (rires) qu'il faut maintenant envoyer des élèves de ces provinces à l'île des Pins, au Plan Jagiiey de Matanzas et dans d’autres régions du pays. Or, dans tous ces endroits, les compañeros sont très satisfaits des élèves de la région orientale, parce que ce sont de bons élèves et de bons travailleurs (applaudissements).

Et cela nous réjouit énormément, car les provinces orientales étaient, sur le plan de l'éducation, les plus en retard du pays, et sur le plan économique, les plus pauvres. C’est donc une bonne nouvelle que d'apprendre que la région orientale donne une nouvelle fois l'exemple et que ses enfants sont de bons élèves (applaudissements).

Cela nous procure donc à tous une grande satisfaction que d'inaugurer dans la ville d'Holguín une école comme celle-ci (applaudissements). Mes papiers sont trempés, mais j'ai ici quelques données sur cette école.

La pluie recommence, c'est peut-être pour contribuer à la beauté des espaces verts (rires).

L'école compte 75 salles de classe, 14 laboratoires de physique, 12 laboratoires de biologie, 8 ateliers de travaux pratiques, 8 salles de dessin, 2 théâtres de 150 places chacun, 28 salles de professeurs, un centre d'informatique, 24 salles pour les cercles d’intérêt, 16 salles d’éducation artistique, une bibliothèque, des moyens audio-visuels, une salle de périodiques, une discothèque, 2 salles de lecture, 2 salles d’étude individuelle et 4 salles pour les séminaires ; des salles pour les réunions de professeurs, un musée de sciences naturelles, un cinéma-théâtre, un gymnase, 3 piscines, 10 terrains de basket-ball, 10 terrains de volley-ball, 2 courts de tennis, 2 terrains de hand-ball et 3 terrains de base-ball. En ce qui concerne le base-ball, il en reste encore un à aménager, mais nous étudions la question (rires et applaudissements). Il y a trop de joueurs de base-ball ! Trois terrains de base-ball et un seul de football et une seule piste d'athlétisme ? Non ! Il vaudrait mieux refaire la distribution. Comme le troisième terrain de base-ball n’est pas encore aménagé, nous pourrions avoir deux terrains de base-ball et deux pour le football et l'athlétisme. Qu’est-ce que vous en pensez ? (Exclamations affirmatives.) À moins que vous ne vouliez tous faire du base-ball ? (Exclamations négatives.)

L'école possède en outre un hôpital de 47 lits, un cabinet dentaire et une cuisine qui peut préparer 6 000 repas. Les dortoirs occupent 11 bâtiments de quatre étages chacun.

Je dois vous signaler que cette petite école équivaut à 12 écoles secondaires du premier cycle installées à la campagne (applaudissements). Ses bâtiments couvrent plus de 90 000 mètres carrés et elle occupe au total vingt hectares.

Les capitalistes possédaient-ils une école comparable à celle-ci ? (Exclamations négatives.) Quel genre d'écoles avaient-ils, même pour les bourgeois ? Les écoles des bourgeois dans cette province pouvaient accueillir une trentaine de pensionnaires, quelques centaines tout au plus entre les pensionnaires, les demi-pensionnaires et les externes. Et nous avons maintenant ici, à Holguín, cette école qui peut accueillir plus de 4 500 élèves en qualité de pensionnaires boursiers (applaudissements). Et elle n’est pas pour les bourgeois, mais pour les enfants de nos travailleurs, de nos ouvriers, de nos paysans (applaudissements). Et vous savez bien que pour entrer dans une école comme celle-ci, personne n'a besoin d'être pistonné. Vous le savez ? (Exclamations affirmatives.) Avant, sous le capitalisme, pour être hospitalisé, il fallait être pistonné. Et pour entrer dans une école, il n'y avait pas besoin d'être pistonné, tout simplement parce qu'il n’y avait pas d'école (rires). Mais quand il y avait une petite école pouvant accueillir quelques pensionnaires, alors là, il fallait avoir un « parrain », des recommandations, etc., etc. Vous le savez ? (Exclamations affirmatives.) Non, vous ne le savez pas puisque vous n'avez pas vécu cette époque-là (rires). Par contre, ces compañeros, ici à droite, ces travailleurs de la construction, eux, le savent bien, puisqu'ils ont vécu cette époque-là (applaudissements prolongés).

Pour être admis dans nos écoles, seul compte le dossier, le comportement de l'élève, puisque le dossier reflète et le rendement scolaire et le comportement de l’élève. Celui qui entre dans cette école a gagné le droit d'y entrer grâce à ses bonnes notes (applaudissements). Et il ne saurait en être autrement !

Cette école reçoit à l'heure actuelle des élèves de trois provinces: Holguín, Granma et Las Tunas. Mais notre Parti a l'intention de faire construire une école d’orientation professionnelle dans chaque province, car celle-ci a été conçue avant de mettre en vigueur la nouvelle division administrative. De sorte qu’à l'avenir, il y aura une école d'orientation professionnelle – pas aussi grande que celle-ci, d'une capacité d'environ 2 500 élèves – dans la province de Granma et une autre, similaire, dans la province de Las Tunas : cette école-ci, de 4 500 élèves, sera réservée à la province d’Holguín, qui est la plus grande des trois. Un jour, le pays pourra disposer d'écoles d'orientation professionnelle d’une capacité totale de quelque 40 000 élèves.

Dans notre système d'éducation, nous tenons compte de plus en plus du dossier scolaire : les meilleurs élèves de l'enseignement primaire entreront dans les écoles d’orientation professionnelle ; les meilleurs élèves de l’enseignement secondaire du premier cycle, une grande partie en général des élèves du secondaire, entreront dans les écoles du deuxième cycle, et les meilleurs élèves, une grande partie, du second cycle entreront à l'Université.

Autrement dit, quelles sont les possibilités pour un enfant d’entrer à l'Université ? Le dossier : le dossier du primaire, les dossiers des premier et deuxième cycles du secondaire. Voilà la règle ! Un jour viendra où nous aurons beaucoup de diplômés universitaires – peut-être plus de diplômés que de postes à couvrir – alors, à l'avenir, il faudra aussi tenir compte du dossier. Si nous avons mille diplômés et huit cents postes seulement, nous devrons faire appel aux dossiers.

Toutefois, il ne faut pas se faire de souci à ce sujet, car je crois que le jour où nous aurons trop de diplômés universitaires est encore loin, si l’on songe non seulement à nos besoins, mais aussi à ceux d’autres pays (applaudissements). Cuba a besoin de diplômés universitaires et beaucoup d'autres pays en ont aussi besoin. Si ces pays sont très pauvres, nous leur offrons gratuitement notre aide, sans leur demander un centime ; par contre, s'ils disposent de ressources économiques et naturelles importantes, alors ils peuvent nous verser une compensation économique pour notre aide technique, ils peuvent nous payer. C’est ainsi. Il y aura du travail pour nos techniciens, ici et à l’étranger. Pas de problème à ce sujet-là (applaudissements).

Je voudrais parler d'un problème important, car nous ne devons rien oublier. Nous devons veiller à l'éducation, former des techniciens, faire beaucoup d’efforts, mais nous devons également veiller à la défense du pays, car sans Révolution, il n'y a pas d'éducation (applaudissements), et la défense de la Révolution est très importante. Qui va défendre la Révolution ? Notre jeunesse, le peuple tout entier, mais aussi nos officiers et nos soldats.

Nous avons le service militaire... Ah, je vois que nous avons ici une représentation des écoles militaires Camilo Cienfuegos (applaudissements).

II y a quelque temps, beaucoup de jeunes avaient du retard scolaire, beaucoup de jeunes ne fréquentaient pas l'école, et en ce qui concerne le service militaire, on faisait en sorte de ne pas appeler sous les drapeaux les élèves du second cycle de l'enseignement secondaire et les diplômés des écoles techniques afin de ne pas affecter l'économie du pays. Toutefois – comme je l'avais déjà expliqué au Premier Congrès de notre Parti – nous arrivons à un moment où tous les jeunes étudient, où tous les jeunes suivent les cours du deuxième cycle de l'enseignement secondaire ou sont sur le point de recevoir leur diplôme de techniciens : alors le moment arrive – en quelque sorte il est déjà arrivé – où il faut quand même appeler des jeunes gens sous les drapeaux, non ? Qui va-t-on appeler ? Les diplômés du secondaire.

Qu'avons-nous décidé à ce sujet ? Les filles n'ont pas de problème : elles ne font pas le service militaire (rires), parfois même elles s'en plaignent et elles ont raison, mais les jeunes gens doivent faire le service militaire. Nous avons parlé du principe du dossier, de l'émulation depuis l'enseignement primaire jusqu’à l'Université : les meilleurs élèves de l'enseignement primaire iront dans les écoles d'orientation professionnelle ; les meilleurs élèves de l'enseignement secondaire du premier cycle entreront dans le deuxième cycle ; les meilleurs élèves de l'enseignement secondaire du deuxième cycle iront à l'Université.

Nous avons établi la règle suivante : à l’avenir, quelque dix mille diplômés de l'enseignement secondaire du deuxième cycle pourront, s’ils possèdent un bon dossier, entrer directement à l'Université ; bien entendu, une fois les études terminées, ils devront faire leur préparation militaire, une préparation leur permettant de servir en tant qu'officiers de la réserve, et ils devront, en plus, s'acquitter du service social là où ils seront envoyés, à Cuba ou à l’étranger (applaudissements). Dix mille choisis parmi les meilleurs dossiers. C'est-à-dire que les étudiants gagneront le droit d’aller à l'Université grâce à leur dossier scolaire.

Ceux qui ont un dossier insuffisant feront le service ; toutefois, ils auront une nouvelle possibilité d’entrer à l'Université. C'est-à-dire qu'on pourra entrer à l'Université soit sur dossier scolaire, soit à travers le service militaire général (applaudissements).

Que veut dire tout cela ? Que quelqu’un qui n'a pas suivi l'enseignement secondaire du deuxième cycle, mais un institut technique, et qui a fait son service militaire pourra étudier par la suite à l'Université, ou qu’un diplômé du deuxième cycle qui n'a pas été admis à l'Université à cause de son dossier fera son service militaire et, suivant son comportement à l'armée, pourra lui aussi entrer à l'Université (applaudissements).

Nous avons l’intention de continuer à agrandir nos universités, dans la mesure où les ressources économiques du pays nous le permettront. Et nous les agrandirons. Aujour­d'hui, les étudiants sont au nombre de 120 000 à Cuba, et 5 000 autres font des études supérieures à l’étranger. En 1980, le pays comptera quelque 150 000 étudiants. Nous sommes en train d'analyser les projets de construction car, si nous avons construit une école comme celle-ci, comment n’allons-nous pas pouvoir construire des facultés ? Nous construirons de nouvelles facultés et, dans la mesure de nos moyens, nous augmenterons la capacité de nos universités. A l'avenir, on entrera à l'Université sur dossier scolaire, ou alors à travers le service militaire en ce qui concerne les jeunes qui n'ont pas pu y entrer sur dossier (applaudissements). Naturellement, ceux qui ont fait leur service militaire ne seront pas tenus par la suite de faire leur service social : celui-ci concernera les étudiants qui seront entrés à l'Université directement, sur dossier.

Nous avons voulu faire les choses le plus justement possible afin de maintenir l'émulation. On respectera l'importance du dossier et on donnera à chacun la chance d’entrer à l'université en fonction de celui-ci ; quant aux autres, ils pourront y entrer après avoir fait leur service militaire.

Dans le cas des élèves ayant terminé leurs études secondaires et des techniciens du secondaire qui n'ont pas pu entrer directement à l'Université sur dossier, mais dont l'attitude le leur permettrait, le ministère des Forces armées révolutionnaires étudie une solution – ce n'est pas une promesse – qui consisterait à réduire la durée de leur service militaire. Je le dis bien, ce n'est pas une promesse. On étudie seulement la possibilité de réduire dans ces cas le service militaire à deux ans ou à deux ans et demi.

Telles sont les perspectives en ce qui concerne l'entrée à l'Université. Cependant, notre Parti a l'intention d’augmenter la capacité des universités, dans la mesure où nos moyens nous le permettront, je le répète. Dans ce pays, nous n'avons pas peur d’avoir trop de diplômés universitaires.

Il y a une bonne nouvelle pour les élèves du Détachement pédagogique, le nouveau (la foule demande : « Lequel ? »), celui qui a été créé à l'Université et dans lequel on entre avec le bac. Les dirigeants angolais nous ont expliqué qu'ils ont un problème : ils comptent actuellement près d'un million d’élèves du primaire, et l’enseignement secondaire commence en cinquième année. Ils ont précisé qu'ils avaient besoin, dans des délais relativement brefs, d'un millier de professeurs du secondaire, et ils sont même disposés à verser au pays une certaine somme à titre de dédommagement pour le travail réalisé par ces professeurs. Pour le moment, nous n'en avons pas à leur offrir, car nous en avons aussi besoin. Mais les étudiants qui entrent maintenant au Détachement pédagogique de l'Université, le nouveau, sont au nombre de 6 000. Nous envisageons donc la possibilité de créer un Détachement pédagogique internationaliste (applaudissements), qui regrouperait un millier d'étudiants, de ceux qui entrent maintenant à l'Université ; il s’agit du nouveau contingent, non de l'autre (les élèves du Détachement pédagogique protestent). Comment ? Mais c'est que nous avons besoin de vous, les jeunes du premier Détachement, pour nos écoles secondaires. Ne vous plaignez pas. Ce sera un jour votre tour, ne vous en faites pas.

Cela concerne surtout ceux qui entrent maintenant dans le second cycle du secondaire. Nous ne pouvons pas mobiliser ceux du Détachement pédagogique qui sont déjà diplômés, puisque nous les avons répartis dans toutes les écoles secondaires du pays ; quant à ceux qui sont maintenant membres du Détachement, nous savons d’ores et déjà que nous en aurons besoin quand ils seront diplômés.

Comment résoudre le problème ? Il y a aujourd'hui 6 000 étudiants qui entrent au nouveau Détachement pédagogique de l'Université et qui ne vont pas faire cours immédiatement ; il est prévu qu'ils ne dispenseront aucun enseignement pendant deux ans, et nous ne comptons donc pas sur eux pour augmenter le personnel de nos écoles, du moins pas avant deux ans. Compte tenu du fait qu'en Angola, l’année scolaire commencera aux environs du mois de mars ou d'avril, nous pensons sélectionner mille volontaires parmi les six mille membres de ce nouveau Détachement, et les envoyer en Angola après le premier semestre.

Comme vous le savez, ces étudiants qui entrent maintenant au nouveau Détachement sont censés étudier deux ans sans faire de stage pédagogique, et ils font ensuite deux semestres de stage pédagogique, répartis sur les deux dernières années.

Nous pensons donc demander à mille d'entre eux de se mobiliser, de former le Détachement pédagogique internationaliste qui portera le nom de Che Guevara. Détachement pédagogique internationaliste Che Guevara (applaudissements prolongés).

Ceux-ci, à la fin du premier semestre, partiraient en Angola. Ils y resteraient deux ans ; là-bas, ils poursuivraient leurs études, mais feraient le programme d'une année en deux ans. Ils se mettraient immédiatement à donner des cours, mais nous estimons qu’en ce qui concerne leurs études, ils pourraient faire une année en deux. A leur retour à Cuba, ils n'auraient plus à faire de stage pédagogique et pourraient à ce moment-là faire trois années d'études en deux. On considérerait qu'ils ont déjà fait leur stage en Angola. Nous sommes à la recherche d'une solution qui ne nous affecte en rien et qui aide les Angolais à résoudre leur problème.

Ils sont maintenant six mille. Nous formerons un Détachement d'un maximum de mille, peut-être un peu moins. Mais en même temps, nous en faisons rentrer mille de plus dans les Instituts pédagogiques supérieurs.

Cela représente une augmentation supplémentaire de mille étudiants. Autrement dit, au lieu d'avoir six mille inscrits, comme nous l’avions prévu, nous en aurons sept mille.

L'an prochain, nous devons étudier avec les Angolais quels sont leurs besoins, car les besoins prolifèrent comme ici. S'ils en ont besoin de deux mille, au lieu d'avoir six mille inscrits à l'Université, nous en aurons onze mille. Nous devrons donc augmenter le nombre d’inscrits à l'Université en tenant compte de ceux qui vont aller enseigner à l’étranger.

C'est avantageux pour nous, puisque ces jeunes aideront l'Angola tout en aidant Cuba et en se formant. Par ailleurs, ils augmentent le nombre d'inscrits à l’Université qui, à l'heure actuelle, comme vous le savez, est limité pour des questions de capacité. Et nous apporterons ainsi une aide appréciable au peuple frère angolais (applaudissements).

Je saisis donc cette occasion pour parler de la possibilité de créer le Détachement pédagogique internationaliste Che Guevara (applaudissements).

Bien entendu, les membres du Détachement ne pourront pas donner des cours de grammaire portugaise puisqu’ils ne sauront pas le portugais, mais des cours de mathématiques, de physique, de chimie, de géographie ; bref, ils peuvent tout enseigner, sauf la grammaire.

Cela met sur le tapis une question importante : celle des langues. Il s’avère que nous n'aimons pas l’anglais parce que les Yankees le parlent et qu'ils sont impérialistes ; le français ne nous plaît pas beaucoup non plus, quelles que soient les raisons, peut-être parce qu’il n'y avait pas de tradition de ce côté-là. Mais que se passe-t-il ? Presque tous les pays de ce qu’on appelle le Tiers-monde parlent portugais, anglais ou français. Dans tous les pays d’Afrique, à l'exception des pays qui étaient des colonies portugaises, on parle anglais ou français ; dans les pays arabes, on parle anglais ou français, et aussi arabe, bien entendu. En Asie, dans beaucoup de pays asiatiques, on parle anglais ou français.

Nous avons des médecins dans plusieurs pays, dans dix-sept. S’ils sont en Tanzanie, là-bas on parle anglais ; s'ils sont en Éthiopie, là-bas on parle anglais ; s'ils sont au Congo (Brazzaville), là-bas on parle français ; s'ils sont en République de Guinée, là-bas, on parle aussi français; s’ils sont en Algérie, là-bas on parle arabe bien entendu et aussi français. Dans ce qu’on appelle le Tiers monde, dans ce monde sous-développé, on parle donc trois langues : l'espagnol en Amérique latine et l'anglais et le français ailleurs. Ce sont les trois langues parlées dans le monde sous-développé. Et ce Tiers-monde, cette vaste région du monde, offre à notre pays, à nos ingénieurs, à nos médecins, à nos techniciens, à tous, des perspectives de coopération et de travail.

Pour ce qui est du portugais, il n'y a aucun problème ; ce n'est pas exactement comme l’espagnol, mais nous nous comprenons, si bien qu'un cours de mathématiques donné en espagnol peut être parfaitement compris par quelqu’un qui parle portugais. Mais si un jour c'est un pays anglophone qui nous demande cette collaboration ? Nous devrons alors enseigner les mathématiques en anglais et la biologie en anglais, ou en français si c'est un pays francophone. Telle est la situation.

De vastes perspectives de coopération avec tous ces pays s'ouvrent au nôtre. Et cette coopération peut, je le répète, prendre deux formes : s'il s'agit de pays très pauvres, nous la leur apportons gratuitement, et s’il s'agit de pays possédant des ressources, ils nous paient une compensation pour cette aide,

Si nous prenons en considération les besoins du monde, nous verrons qu’il n'est nullement besoin de limiter le nombre d'inscriptions à l'université. Il y a de nombreuses, de multiples possibilités dans ce domaine.

Je ne vais pas m'étendre sur cette question, parce que nous sommes trop mouillés pour philosopher à ce sujet, mais je peux vous affirmer que les possibilités sont immenses et que nous devons étudier les langues pertinentes.

Que peut faire un médecin dans un pays francophone s'il ne sait même pas dire bonjour en français ? Voilà pourquoi il est important que nos techniciens de niveau universitaire étudient ces langues, mais dès le primaire si c'est possible.

Oublions que les impérialistes parlent anglais et pensons plutôt que la Jamaïque, notre voisine et notre amie, parle anglais, que le Guyana parle anglais et que, dans les Caraïbes, on parle anglais ou français ; en Afrique, on parle anglais et français, et en Asie aussi. Voilà pourquoi les langues sont importantes. Cette situation nous prouve qu'il est important d'étudier l'anglais et le français.

Je profite de cette rentrée scolaire pour exposer cette importante question.

Comme d'habitude, j'ai demandé au ministère de l'Éducation quelles étaient les questions qui l’intéressaient le plus à cette rentrée scolaire pour les aborder à cette occasion. Ils en ont toujours beaucoup : le perfectionnement du système d'éducation, la réussite scolaire, le travail des élèves, des parents, des professeurs, etc., mais personne n'avait prévu une journée aussi pluvieuse.

Il y a toutefois des questions que nous nous devons d’aborder. Nous avons des difficultés, non pas avec les professeurs. Avec toutes les initiatives de la Révolution, à savoir le Détachement pédagogique, les instituteurs qui étudient à l'Université, etc., nous avons pratiquement tous les professeurs nécessaires pour les 860 000 élèves du secondaire, Heureusement ! Nous ne savons pas trop comment, mais nous les avons. Je vous ai déjà dit que nous avions près de 900 000 pensionnaires boursiers ou demi-pensionnaires, et les cours du sucre sont plutôt bas.

C'est pourquoi nous avons quelques difficultés matérielles en ce début d'année scolaire Par manque de papier, nous n’avons pu imprimer tous les livres pour le début de l'année. Nous les imprimons à l'heure actuelle et nous avons décidé de le faire sur du papier journal, lorsque nous ne pouvons pas le faire sur du beau papier. L'essentiel c'est d'avoir le livre. Et les compañeros du ministère de la Culture redoublent d'efforts pour pouvoir imprimer tous les livres nécessaires avant le mois de décembre. Nous avons eu des difficultés avec les livres, avec les uniformes, puisque nous n’avions pas d'uniformes pour cette énorme masse d'élèves qui entre dans le secondaire, nous n'avions pas dans l’immédiat des uniformes pour les 860 000 élèves- C'est pourquoi, dans certaines écoles secondaires, les élèves ont commencé l'année avec des vêtements de travail et non avec ces beaux uniformes que vous portez, et certains même, avec les vêtements qu'ils ont apportés de chez eux. Mais cela n'a pas d'importance.

Peu importe que dans certaines écoles les élèves aient commencé l’année avec des vêtements de travail ou avec des vêtements apportés de chez eux, l'essentiel, c’est de commencer l'année ; peu importe que les livres ne soient pas imprimés sur du papier de première qualité, l'essentiel c'est d'avoir un livre pour pouvoir étudier, un cahier et un crayon pour pouvoir travailler en classe.

Pour nous, l'essentiel c'est que l’année scolaire commence avec tous les élèves dans le primaire dans les deux cycles du secondaire, dans les écoles techniques, dans les universités, dans les écoles pour adultes, etc. Ce n’est pas un déshonneur d’être pauvres ! (Applaudissements.) Est-ce un déshonneur de travailler au milieu de ces difficultés ? Non, ce n'est pas un déshonneur de travailler au milieu de ces difficultés. Ce qui serait un déshonneur, ce serait de ne pas fournir les efforts nécessaires, de fermer à un enfant – ne serait-ce qu'à un seul – les portes d'une école primaire ou d'une école secondaire.

Si nous regardons en arrière, nous pouvons soir le chemin parcouru, les écoles que nous avons déjà, les magnifiques et formidables écoles que nous avons déjà. Et en dépit des difficultés, nous construisons chaque année beaucoup d'écoles comme celle-ci et nous construisons un grand nombre d'écoles secondaires (applaudissements).

Nous avons chaque année plus d'écoles de ce genre : des écoles d'orientation professionnelle, des écoles pour la formation d’instituteurs, des écoles techniques, des écoles militaires Camilo Cienfuegos, des écoles primaires de toutes sortes, des jardins d'enfants. Nous progressons d'année en année, mais le fait est que le nombre d'élèves et d’étudiants progresse, lui, plus que tout autre chose ; toutefois, dans cette course, nous marquons des points parce que cette école va durer longtemps, nous en profiterons pendant quinze, vingt, trente ou cinquante ans. Mais il faut en prendre soin. Nous allons en profiter, malgré ces averses qui tombent de temps à autre. Les cyclones ne lui feront rien du tout, et les tremblements de terre, il n'y en a pas dans cette région. Si nous en prenons bien soin, elle peut durer longtemps. Et chaque année, nous avons plus d'écoles.

Et, bien entendu, quand il y aura moins d’enfants en retard sur le plan scolaire, il y aura moins d'élèves dans le primaire. Nous aurons en 1980 plus de 1 100 000 élèves dans le secondaire, mais ce chiffre tend à diminuer lui aussi, et un jour viendra où nous aurons environ un million d’élèves seulement. Un jour viendra où, au rythme actuel de la construction d’établissements d’enseignement, toutes les écoles secondaires seront très modernes.

Cette année, nous n’avons pas pu régler le problème de l’enseignement secondaire avec les écoles installées à la campagne, puisqu'elles ne suffisaient pas à accueillir tous les élèves. Il a donc fallu construire un certain nombre d’écoles à la campagne et d’autres en ville Cela ne nous plaît guère, nous le répétons, Mais nous ne pouvions pas faire autrement. 270 000 élèves ont passé leur certificat d’études. Que faire face à cette situation ? Il a fallu construire quelques dizaines d’écoles secondaires installées à la campagne et quelques dizaines d’écoles en ville. Et nous allons de l’avant.

Nous n’avons aucune raison de nous décourager, même si, dans certaines écoles, les élèves n'ont pu avoir leur uniforme le jour de la rentrée ; nous ne devons pas nous décourager si, le premier jour de classe, nous n'avons pas encore tous les livres. Nous allons les avoir, imprimés sur du papier de bonne qualité ou de moins bonne qualité, mais il importe que les livres correspondant au système de perfectionnement de l'éducation ne manquent pas car, si nous prenons du retard, nous allons perdre le travail qui a été fait tout au long de ces dernières années.

Malgré toutes les difficultés matérielles, notre éducation fait des progrès, des progrès magnifiques. Quel pays d’Amérique latine pourrait se comparer à Cuba en matière d’éducation ? Quel pays du monde sous-développé pourrait aujourd’hui se comparer à Cuba en matière d'éducation ? Aucun. Nous pouvons vraiment être fiers de ce que nous avons déjà fait et de ce que nous ferons dans les années à venir !

Dans le temps, on pouvait passer à une classe supérieure tout en avant été recalé dans deux matières ; aujourd’hui, pour passer à une classe supérieure, il faut avoir réussi tous les examens, ce qui veut dire que si nous avons une réussite scolaire de 95 p. 100, elle a une tout autre signification, car ce n'est pas la même chose de passer au cours supérieur en ayant été recalé à deux matières que d'y passer après avoir réussi à tous les examens. Ces chiffres reflètent donc une amélioration remarquable dans la qualité de notre enseignement. Ils prouvent que s’il est vrai que nous ne pouvons plus faire de progrès en quantité, nous pouvons encore en faire beaucoup en qualité. Désormais, nous ne pourrons plus faire de progrès quantitatifs, puisque 100 p. 100 des enfants sont maintenant scolarisés et que nous ne pouvons pas parvenir à 120 p. 100. Quand nous n’en avions que 50 p. 100, nous pouvions parvenir à 75 p. 100, puis à 100 p. 100. Et nous ne pouvons pas dépasser ce chiffre. Toutefois, nous pouvons faire des progrès qualitatifs.

Auparavant, entre 60 et 70 p. 100 des instituteurs n'avaient pas de diplôme ; en 1980, ils seront tous diplômés. Nous avons déjà 19 000 élèves dans le Détachement pédagogique, sans compter les 6 000 qui y sont entrés après avoir passé leur bac, ce qui est un grand progrès. Nous avons diplômé cette année un millier d'élèves du Détachement pédagogique et, dorénavant, ils seront de plus en plus nombreux à obtenir leur diplôme : nous aurons davantage de professeurs diplômés dotés d’expérience, des jeunes pleins d'enthousiasme. Tous nos instituteurs s'apprêtent à obtenir leur diplôme et ils ont maintenant devant eux la possibilité de poursuivre des études universitaires. Nos instituteurs et nos professeurs auront, de jour en jour, un niveau plus élevé ; nos écoles seront de plus en plus parfaites : voilà une perspective merveilleuse, vraiment merveilleuse pour nos enfants, pour notre peuple.

De sorte que nous ne nous découragerons pas devant les difficultés matérielles et nous améliorerons sans cesse la qualité. C'est ce qui importe le plus.

Notre pays dispose déjà de professeurs, d'instituteurs magnifiques, dévoués. Il ne faut pas sous-estimer le travail de l'instituteur, un travail qui consiste à s’occuper de dizaines d'enfants, à veiller à leur bonne éducation, à leur rendement scolaire, à leurs examens. Le travail des instituteurs et celui des professeurs sont vraiment très importants du point de vue social ; c'est un travail fatigant, un travail très pénible,

II est impossible d'inaugurer une école comme celle-ci, d'inaugurer l'année scolaire sans parler de l'effort qu’ont fourni les travailleurs de la construction (applaudissements). Car rien de tout cela ne sort du chapeau du magicien, rien ne surgit grâce à une baguette magique. Tout ceci est le fruit du travail, de l’effort et de la sueur de nos ouvriers (applaudissements). Ils ont construit des merveilles comme celle-ci, ils ont travaillé à la construction de centaines d’écoles cette année à travers tout le pays. Ces ouvriers, par leur travail acharné, ainsi que le reste de nos travailleurs, de notre classe ouvrière, de nos, paysans, par leur apport économique, par leurs efforts, par leur travail, ont doté le pays d'écoles comme celle-ci.

Ce sacrifice des parents, ce sacrifice du peuple doit encourager tous les élèves et étudiants à redoubler d'efforts dans le travail, dans les études. La Révolution ne prie pas les parents de veiller à l’éducation et au comportement de leurs enfants en collaboration avec l'école, avec les professeurs : la Révolution exige qu’ils le fassent! (applaudissements). La Révolution ne prie pas nos enfants, nos jeu­nes, nos adolescents d'étudier : c’est leur`devoir ! La Révo­lution exige d’eux qu'ils étudient ! (Applaudissements.) Voilà le devoir des parents et des élèves : prêter leur concours dévoué aux instituteurs et aux professeurs, prêter leur concours à l'effort dévoué de tout un peuple qui, grâce à son travail et à son sacrifice, offre aux jeunes cette magnifique possibilité d'étudier.

Cette école porte le nom honorable et cher de José Martí (applaudissements prolongés). Des dizaines d’années se sont écoulées depuis que Martí présageait l'avenir juste de la patrie, depuis qu'il écrivait tant de pensées si merveilleuses sur la jeunesse, les enfants et l'éducation.

Quelle satisfaction pour nous tous de pouvoir commencer cette année scolaire en affichant les succès remportés dans le domaine de l'éducation par la Révolution cubaine, en inaugurant cette école extraordinaire qui porte son nom et qui regroupe des élèves extraordinaires. Et nous avons là la preuve de la vérité que renfermaient les paroles qu’il avait prononcées lorsqu’on l’avait accusé d’être un rêveur : « Les rêves d'aujourd'hui seront la réalité de demain», avait-il répliqué (applaudissements). Y a-t-il une œuvre qui soit plus à la hauteur des rêves d'hier de Martí que la réalité d'aujourd'hui ?

Nous pouvons tous nous considérer comme des privilégiés d’avoir eu l'occasion de vivre ces minutes-ci, de connaître cette réalité-ci ; de vrais privilégiés, d’avoir été témoins d'une cérémonie comme celle-ci où, aux côtés de nos ouvriers dévoués, créateurs de ces œuvres extraordinaires, se trouvaient des milliers de jeunes prometteurs qui, demain, bâtiront des œuvres semblables ou meilleures (applaudissements).

Notre classe ouvrière a été capable de créer cette école, bien que ces ouvriers n'aient pas eu, eux, des écoles comme celle-ci, bien qu'ils n’aient pas reçu une éducation, une culture comme celle-ci et qu'ils n'aient pas eu les possibilités que vous avez aujourd'hui. Que ne serez-vous pas capables de créer demain grâce aux études, à la science et à la technique, et surtout grâce au patriotisme, à la conscience révolutionnaire et internationaliste ? (Applaudissements.)

Nous parlons fréquemment d'espoir et d'avenir, et en un jour comme aujourd’hui, il est bon de préciser ce que nous entendons par là : l'espoir, c’est vous ! L’avenir, c'est vous !

La patrie ou la mort !

Nous vaincrons ! (Ovation.)

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